Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

policultures

Arts, cinéma, culture


SISTER

Publié le 19 Février 2021, 11:26am

Sister , en 2019, est le deuxième long métrage de la réalisatrice bulgare Svetla Tsotsorkova. L’histoire : une mère et ses deux filles qu’elle élève seule vendent des figurines en argile aux touristes, la fille aînée a une liaison avec un trafiquant de voitures mal dégrossi, et la plus jeune, pour s’évader, s’invente des histoires, qui vont finir par secouer l’existence des quatre. La réalisatrice mène fermement son affaire, maitrisant bien le crescendo dramatique du récit. Mais ce qui fait la grande force du film, c’est l’exceptionnelle présence de l’interprète principale, Monika Naydenova, dans le rôle de la fille cadette,  Rayna. Monika Naydenova était déjà, quatre ans pus tôt, dans le film précédent de Svetla Tsotserkova, Thirst. Elle avait alors treize ans. Son rôle dans Sister était bâti sur elle, et la réalisatrice le reconnaît, dans un texte du livret qui accompagne la sortie en DVD du film : elle n’avait pas d’argent pour le tourner, mais pas le temps non plus que Monika prenne quelques années de plus et sorte de l’adolescence.

Elle avait raison, bien sûr. Cela donne un film fait à l’économie, ce qui importe peu au regard de la présence éclatante de son interprète principale, dont la silhouette fragile et le visage quasi-angélique sont omniprésents. Rayna est à la fois rêveuse et déterminée, fragile et forte, et Monika Naydenova a le physique et le jeu pour traduire ces ambivalences. A ses côtés, Assen Blatechky, dans le seul rôle masculin qui compte, celui de l’ami de la sœur, réalise lui aussi une belle performance, tour à tour grossier, bourru, maladroitement tendre…

En toile de fond, le portrait d’une Bulgarie difficile à vivre. La police y est corrompue, le système de santé dur aux pauvres ; on ne croise que des gens dont l’existence est problématique. C’est avec tout cela qu’il faut

vivre, cela qu’il faut apprendre à gérer. Cela aussi qui donne aux pauvres la dimension humaine qui manque aux autres ?

Le DVD comprend aussi le premier film de Svetla Tsotserkova, Ma vie avec Sophia,  court-métrage où déjà la réalisatrice se révèle. Deux personnages seulement, dans une Bulgarie aussi perdue que celle de Sister,  deux personnages perdus eux-mêmes, ayant à communiquer une difficulté qui fait écho à celle qu’on retrouvera dans Sister. 

 

Sister, 2019 

DVD digipack TAMASA, avec livret de 16 pages, et en complément le court-métrage Ma vie avec Sophia

 à paraître le 23 février

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents